AGENDA MENSUEL DES ACTIVITÉS D’ÉDUCATION PERMANENTE

 SIREAS ASBL – n° 148 – Juillet 2025

Il y a quelques semaines, l’assemblée générale de la Fédération des Employeurs des Secteurs de l’Éducation permanente et de la Formation des Adultes (Fesefa) l’a bien montré : l’inquiétude du secteur est palpable. Et ce constat peut être étendu à l’ensemble du monde associatif et du secteur non-marchand. Ce qui est en jeu pour le moment dépasse largement la gestion quotidienne ou les arbitrages budgétaires. C’est un affrontement plus profond, qui s’opère à un niveau philosophique autant que politique.

On assiste aujourd’hui à une sorte de guerre culturelle absurde, où l’on désigne des coupables faciles : ceux qui ne rapportent rien, ceux qui coûtent même. C’est une forme de violence symbolique envers le secteur associatif, qui fait figure de bouc émissaire idéal : des structures qui reçoivent de l’argent public sans générer de profit immédiat, sans retombées mesurables à court terme. Pire encore : des structures qui utilisent ces moyens publics pour formuler une critique du système, pour porter une autre vision du monde que celle de l’idéologie dominante. Pourtant, dans  une démocratie, ce « dissensus », au sens que lui donne Jacques Rancière – la perturbation des ordres établis – est non seulement légitime, il est nécessaire pour qu’elle reste vivante.

Il y a danger, oui. Mais c’est aussi, paradoxalement, une occasion à saisir. Celle de rappeler pourquoi ce secteur est indispensable. Dans une société gangrénée par les logiques marchandes, le non-marchand joue un rôle essentiel : celui de maintenir vivantes des solidarités qui font partie de notre histoire collective et de proposer une autre vision que celle des dogmes imposés comme des évidences. Alors, continuons à démentir un affreux slogan trop souvent entendu en affirmant : bien sûr qu’il y a des alternatives. Bonnes vacances et retrouvons-nous en septembre pour continuer à en discuter.