DU CÔTÉ DE NOTRE RÉDACTION

Les motivations personnelles, un aspect de la réinsertion sous-exploité ?
Par WILLIAM SBRUGNERA ET PASCAL DE GENDT

Les derniers chiffres connus sont impitoyables : il y a en Belgique 12.470 personnes incarcérées pour 10.000 places^[1]. Les données qui mènent à cette surpopulation carcérale sont connues : une politique pénale qui recourt massivement à l’incarcération, une volonté d’exécution des courtes peines de prison, la sous-utilisation des peines alternatives,… Sans oublier le taux de récidive dont nous avions déjà parlé dans une analyse de 2022^[2], en signalant que 57% des détenu·es libéré·es finissent tôt ou tard par retourner en prison. Une problématique qui intéresse au premier chef le SIREAS dont une des activités est l’aide aux justiciables dont, notamment, le soutien à la réinsertion d’ex- ou actuel·le·s détenu·e·s.

En charge de ce domaine, notre psychologue maison M. William Sbrugnera réfléchit quotidiennement à ce qui peut favoriser les probabilités de succès dans le cadre d’une réinsertion. Outre les dimensions d’autonomie, de compétences ou de liens à mettre au premier plan, il désire également porter une attention particulière sur l’aspect motivationnel. La question des motivations au changement est, en effet, désormais centrale dans la littérature scientifique en psychologie. Largement usité dans le domaine de la prise en charge des addictions, leur application est aujourd’hui généralisable à un ensemble de comportement et de domaines (éducation, organisation des entreprises, santé public etc…).

Ainsi, si, dans un premier temps, nous nous concentrons dans cette analyse sur les comportements d’addictions de la population carcérale, retenons que les méthodes discutées sont également pertinentes pour tout détenu. Nous nous posons aussi la question de l’approche actuelle généralement appliquée en matière de réinsertion. Est-elle encore pertinente ? N’est-il pas temps de laisser une plus grande place aux dimensions d’autonomie, de compétences et de liens des justiciables ?

Les Cahiers de revendications
(à paraître prochainement)
par MARIE-PIERRE EVEN et PASCAL DE GENDT

En cette année électorale, notre antenne namuroise a voulu donner la parole à ceux et celles qui se sentent parfois ignoré·es par les pouvoirs publics et la sphère politique avec comme objectif d’initier une réflexion collective sur les défis politiques actuels de notre pays, en partant de l’expérience et des préoccupations d’un public souvent précarisé. En pratique, différents groupes de citoyen·nes ont été invité·es à réfléchir aux enjeux futurs de notre société et à proposer des solutions réalistes et nécessaires pour favoriser un meilleur vivre-ensemble. À partir de ces rencontres, un cahier de revendications a été rédigé. Il se structure autour de huit thématiques concernant les enjeux politiques de demain et les préoccupations contemporaines de toutes et tous : la mobilité, la santé, le logement, l’écologie, l’enseignement, l’emploi, la culture et le sport et une thématique reprenant différents points autres que ceux déjà mentionnés. Nous les avons analysé pour mettre en perspective les nombreuses propositions entendues et ce qu’elles disent sur le modèle de société désiré par les participant·e·s.